Daniel Cueff invente la commune de l’après-pétrole…

Maire écolo non encarté adepte d’une “écologie de l’action”, Daniel Cueff expérimente depuis vingt ans dans le village breton de Langouët (600 habitants, Ille-et-Vilaine) un cadre de vie écologique souvent en avance sur la réglementation. Depuis son arrêté anti-pesticides de mai dernier, ce maire de 64 ans fait figure de fer de lance de la lutte contre les produits phytosanitaires. Il a en effet décidé d’interdire l’épandage de pesticides de synthèse à moins de 150 mètres des habitations. Déjà en 2016, il avait pris un arrêté interdisant les pesticides tueurs d’abeilles dans un rayon de trois kilomètres autour des ruches. Cet ancien maître de conférences associé en sciences de l’Éducation à l’université de Rennes 1 s’est éveillé à l’écologie lors de la lutte contre l’implantation d’une centrale nucléaire à Plogoff (Finistère) il y a 40 ans. Ancien conseiller régional sur la liste “Bretagne écologie”, il fait un bref passage chez les Verts mais reprend vite sa liberté. 

Il a fait de Langouët une “commune écologique bretonne”. Réélu trois fois, il fait d’abord du développement durable l’horizon de sa politique, avant de s’orienter vers l’économie circulaire. Cantine 100% bio et locale depuis 2004, abandon du désherbage chimique en 1999, bâtiments communaux qui produisent plus d’électricité solaire qu’ils n’en consomment, éco-hameaux, ferme en permaculture, préservation des terres agricoles, service public d’auto-production d’énergie renouvelable, etc… 

Son arrêté “anti-pesticides” a été suspendu, mardi 27 août, par le tribunal administratif de Rennes. Daniel Cueff a aussitôt annoncé qu’il fera appel de la décision. Mais déjà des dizaines d’autres élus locaux ont interdit l’usage de pesticides sur une partie de leur commune…